Les passereaux nicheurs d’Argoules en 2019

Argoules est idéalement placé pour l’observation des oiseaux. Situé le long de l’Authie, le village est bordé de zones de pâtures, de haies et de petits bois. Tout est là pour accueillir une grande diversité d’oiseaux et ce sont les passereaux qui sont les mieux représentés.

Qu’est-ce qu’un passereau ?

Les passereaux regroupent plusieurs familles d’oiseaux ayant pour point commun d’être de petite taille ou de taille moyenne. Ils sont également de très bons chanteurs, grâce à leur organe de chant bien développé, et ce sont de bons bâtisseurs. C’est au printemps que l’on peut se rendre compte de ce dernier point : de nombreux passereaux nichent dans le village et construisent des nids dans tous les coins ! Voici une petite rétrospective de ce qui s’est passé en ce printemps 2019…

Les Merles et Grives

Dès février, avec les jours qui rallongent, certains passereaux recommencent à chanter pour attirer une femelle et défendre leur territoire pour la saison de reproduction. Ce sont les Merles noirs et leurs deux cousines les Grives musiciennes et draines qui ouvrent les hostilités.

Ces trois espèces nichent sur la commune. Leurs gros nids constitués de mousse sont placés plus ou moins haut. Le Merle et la Grive musicienne s’installent souvent dans une haie ou une boule de lierre alors que la Grive draine s’installe beaucoup plus haut dans un arbre. Ils recherchent leur nourriture au sol sur les zones d’herbe rase ou de feuilles mortes.

L’Étourneau sansonnet

Un oiseau que l’on peut confondre avec le Merle niche également à Argoules : l’Etourneau sansonnet. Il chante en hauteur et imite d’autres animaux. Si vous entendez une grenouille du haut d’un toit, c’est lui ! Il installe son nid dans un trou (ancienne loge de pic, nichoir ou mur) et les petits sont assez bruyants au moment du nourrissage.

Les Mésanges et la Sittelle torchepot

D’autres espèces nicheuses sont également cavernicoles et sont bien représentées sur le village : les Mésanges bleues et charbonnières peuvent nicher dans chaque jardin du village si une cavité est présente. Cette année un jardin arboré d’Argoules a accueilli trois couples de Mésanges bleues et deux couples de charbonnières sur 3000 mètres carrés. Quant à la Sittelle torchepot, elle a besoin d’un territoire plus grand. De ce fait, elle est présente en plus petit nombre.

Le Moineau domestique

On rencontre aussi le Moineau domestique à Argoules. Il vit en colonie et ce sont plusieurs couples qui peuvent cohabiter sous un toit ou une gouttière. Les nids, arrondis et douillés, sont réalisés en herbe sèche. Les moineaux sont les seuls oiseaux de nos régions qui construisent des nids pour passer l’hiver !

Le Troglodyte mignon

Le Troglodyte mignon est bien présent dans chaque coin du village. On l’entend plus qu’on ne le voit. Son nid en mousse ou en feuilles mortes est installé dans un trou d’arbre, un trou de mur, entre deux planches, un peu partout… Le mâle construit plusieurs nids et c’est la femelle qui choisira celui qui lui convient ! Il est sédentaire et s’observe toute l’année sur le village.

Et les migrateurs ?

Bon nombre d’oiseaux nicheurs ne viennent ici qu’au printemps. Ces migrateurs profitent des longues journées pour élever leurs jeunes. Ils repartent ensuite en Afrique. C’est le cas du Gobemouche gris. Il est de retour en mai et nous quitte en août. Entre ces deux mois il peut faire deux couvées. Cette année au moins trois couples ont niché sur le haut du village. Leur nid est installé dans une petite cavité ouverte. Un couple a fait son nid sur le rebord d’un poteau électrique couvert de lierre. Quelques couples d’Hirondelles rustiques sont également présents et visitent les garages et bâtiments ouverts pour y construire leur nid de terre.

D’autres migrateurs nichent aussi à Argoules : la Fauvette à tête noire et la fauvette grisette… Quant au Rossignol philomèle, il chante la nuit et affectionne les zones buissonneuses touffues des fonds de jardin sauvage.

Un autre grand migrateur a été entendu cette année. Il s’agit du Loriot d’Europe, qui recherche les grands arbres. Coloré mais discret, il ne quitte presque jamais la frondaison des arbres.

Le Gros-bec casse-noyaux

Un autre très bel oiseau plutôt sédentaire a niché cette année. Il s’agit du Gros-bec casse-noyaux. Ce fut d’ailleurs un petit événement ornithologique, puisque cette espèce est très difficile à observer en période de reproduction et que nous ne sommes pas dans une région où les populations sont les plus importantes. L’observation de la couvaison et du nourrissage des jeunes fut exceptionnelle !  (à distance bien sûr, afin d’éviter tout dérangement qui pourrait être dangereux pour la couvée). Il installe son nid très haut dans les arbres (ce qui ne fut pas le cas ici) permettant de belles observations. Le Grosbec est un granivore comme d’autres oiseaux de sa famille (le Chardonneret et le Verdier qui nichent dans les jardins).

Le Rouge-gorge

Enfin, comment ne pas parler du célèbre Rouge-gorge familier présent tout au long de l’année au plus près de nous lorsque nous jardinons ou remuons la terre ? Il peut nicher dans votre jardin sans que vous vous en aperceviez. Sa discrétion en période de reproduction est incroyable ! Son nid sera souvent installé très bas, voire au sol, rarement plus haut, dans une boule de lierre, un trou de mur…